La littérature féminine prend son essor sur le continent africain. Elles sont des milliers, ces écrivaines, à se battre quotidiennement pour garder l’étendard de cette flamme littéraire féminine. Parmi ces vaillantes, Assia Printemps Gibirila, Autrice-Conférencière. Elle nous parle ici de son ouvrage Balade de la dernière nuit ou Jazz weather. L’entretien exclusif de Fémicriture, un partenaire de Sunvi Média.

Fémicriture : Pourquoi avoir écrit ce livre précisément ?

Assia Printemps Gibirila : J’ai écrit « Balade de la dernière nuit ou Jazzy weather » car j’ai rencontré au cours de ma vie des gens qui m’étaient proches et qui m’ont appris à aimer cette musique, le Jazz. Puis, j’ai été touchée par « un fait divers » comme l’on dit si banalement dans les journaux, non c’est une tragédie, car il y a eu mort d’homme : « l’assassinat dans le trou des Halles à Paris d’un grand batteur de jazz noir américain Oliver Jonhson ».

J’ai alors pris conscience que trop de jazz men et jazz women vivaient cette musique avec passion. Cela impliquait presque une dévotion qui les rongeait et parfois au péril de leur vie. Outre cela le Jazz est lié à l’histoire à la terrible et mortelle traite des noirs rappelant qu’Africains, Antillais, Américains et d’autres populations issus de ce fléau ont des racines communes.

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On ne peut parler de jazz sans parler d’histoire, de sociologie, de relations humaines, de politique, de tous les drames dont été victimes les noirs sur leur terre natale mais qui se sont poursuivis après le passage des portes du non-retour…Ouidah, Goree… Ce qui explique pourquoi, mon roman commence par le poème adieu.

Balade de la denière nuit ou jazzy weather est un hommage à nos ancêtres, notre histoire et à cette musique de contestation puissante et émouvante. Chaque mot est une note de musique !

Fémicriture : Pourquoi devrait-on le lire absolument ?

APG: Lire n’est pas une obligation, lire est un plaisir. Balade de la dernière nuit ou jazzy weather est le fruit de dix années de réflexion, de recherches. C’est le temps qu’il m’a fallu pour proposer à mes lecteurs ce que je considère comme un travail de qualité voulant offrir plus qu’un roman mais également un rappel à des faits historiques, socio-politiques.

La subtilité de ce roman est de faire coïncider la vie de mes personnages principaux avec l’évolution de la société et tous les types d’événements qui la caractérisent. « Balade de la dernière nuit » c’est hier, aujourd’hui mais également demain car hélas l’être humain ne tire aucune leçon du passé, il suffit de regarder comment le monde évolue.

Fémicriture : Si votre livre était un remède, à qui le prescrirez-vous ? Et quels maux de la société guérirait-il ?

APG: Remède est-il le bon mot ? Un médecin, un chercheur, un scientifique chacun apporte un remède pour une pathologie. Un sociologue propose des solutions face aux différents malaises qui touchent nos sociétés, je serai prétentieuse de le présenter ainsi.

Non juste une piqûre de rappel pour ne pas que l’on oublie, si je peux apporter cela à quelques un de mes lecteurs, alors j’aurai gagné. Quand j’ai commencé à écrire et que j’ai fait des recherches, je me suis rendu compte qu’il y avait tellement de faits que j’avais occulté car la mémoire est perfectible… l’oubli aide parfois tout simplement à se protéger des événements traumatisants, cela permet de moins souffrir.

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Fémicriture : Etes-vous abonnée à Fémicriture ? Si oui, quel est à votre avis, l’intérêt d’une telle page pour les écrivaines?

APG: Je découvre avec plaisir FEMICRITURE, j’étais présente au Bénin sur le débat autour de l’écriture au féminin. Je trouve intelligent et cohérent qu’il existe cette page destinée aux autrices sans pour autant que cela puisse être discriminant, juste un espace de paroles, de découvertes, d’échanges entre femmes, autrices …j’espère également que les auteurs nous lisent.