L AFRIKASIENNE DU MOIS DE JUILLET

14/07/2021 10:00

 

  • Aurélie Diawara
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L'Afrikasienne du mois de juillet

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

AfrikAsia Culture a rencontré Assia Gibirila Printemps au salon du livre de Paris où elle exposait toute son œuvre littéraire. Attiré par le chevalet qui affichait « Auteure afro-asiatique », nous avons donc évidemment voulu lui poser quelques questions.

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bonjour Assia,

 

Vous êtes une auteure écrivaine afro-asiatique avec plusieurs romans à votre actif. Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours d’écrivaine, nous dire quelle a été votre première inspiration pour en arriver là ?

 
 
 

Bonjour et surtout merci de vous intéresser à moi. Ecrire est pour moi comme une évidence. Les mots, dès mon plus jeune âge ont été mes amis. Je trouvais dans leur proximité de fidèles confidents qui gardaient précieusement mes secrets. Mon père Béninois écrivait des poèmes et ma mère Vietnamo-Congolaise nous racontait à la nuit tombée, des contes qui parfois venaient de son imaginaire. Je suis bien la fille de mes parents. C’est grâce à ce qu’ils m’ont transmis que je suis devenue Autrice-Conférencière. Ce sont les chocs de la vie qui m’ont permis de passer à l’acte « ECRIRE POUR ÊTRE LUE ». C’est ainsi qu’en 2009, est édité mon premier roman « MISSION SOLEIL »… il est question d’une guerre, celle-ci est intemporelle, mais toutes les guerres sont les mêmes, une atteinte à la vie et aux droits des humains. Je m’inspire très souvent des faits d’actualité, de la condition des femmes, des enfants soldats, des guerres, de ces problématiques qui bousculent tous les continents. J’ai donc, dans un premier temps écrit des romans, des nouvelles, des poèmes puis j’ai utilisé le fruit de mes recherches pour en faire des conférences. Je fais paraître en général un livre par an, le plus souvent seule mais également dans des groupes d’auteurs. A cet effet, je vous invite à me découvrir sur mon site : https://assia-printemps-gibirila.webnode.fr

 
 
 

 

 

La plupart de vos romans évoquent l’Afrique et très peu l’Asie. Est-ce un choix voulu ?

 
 
 
 

J’ai découvert l’Afrique à l’âge de 11 ans. Je ne la connaissais qu’au travers de mes parents et des reportages que j’en voyais. Très tôt, nos parents nous invitaient à de grandes conférences « CONNAISSANCE DU MONDE ». Nous voyagions ainsi souvent dans les continents africain et asiatique. Je dois reconnaitre que, néanmoins, ma culture littéraire est plus imprégnée de mes origines africaines car j’y ai vécu une quinzaine d’années. Ce n’est pas un choix nécessairement voulu, mais un choix de connaissance. Je suis imprégnée de l’Afrique, de ses bons et ses mauvais côté, de cette politique trouble qui fait hélas de notre continent, un continent en souffrance. Et comme je le dis dans un de mes opus « l’aimer c’est être capable de le critiquer aussi douloureux que cela puisse être ». (A’FRIC).

 
 
 

Mon dernier roman commence en Afrique, au travers de l’histoire de l’esclavage on y découvre la naissance du Jazz mais également toutes les problématiques humaines, politiques et sociales qui en découlent : « BALADE DE LA DERNIERE NUIT ou JAZZY WEATHER ».

 
 
 

Le Vietnam est l’écriture. Maman nous parlait pourtant de son père TANG VAN SAO. Ma mémoire n’a pas hélas tout bien enregistré. Il venait de Saigon. Il est Arrivé en Afrique après les premières guerres de colonisations françaises en Indochine. Cette expatriation lui a permis d’être libre. Mais, vous savez, j’ai tout de même, à la demande de quelques membres de ma famille, consacré une nouvelle à ce Grand Père un peu sans visage car je n’ai jamais vu de photo de lui car tout ce qui tous ses souvenirs du Vietnam ont disparu dans un incendie. Néanmoins, je l’ai tant en tant de fois imaginé qu’il a fini par prendre forme dans mon esprit. Il me manque toujours.

 
 
 

Dans mon opus « A’FRIC » édité en 2017, je lui dédie une nouvelle qui s’intitule « ET ENTRE DEUX KONGOS COULE UN FLEUVE INTREPIDE ET MAJESTUEUX ». J’ai toujours idéalisé ce grand-père qui pour moi était une force de la nature, comme le fleuve. Seul sur cette terre inconnue, il a bâti ce que tout le monde appelait « le jardin chinois »… un lieu de vie où toute la famille qu’il créa s’y installa avec sa jeune épouse Nombo.

 
 
 

Peut-être que grâce à vous je retrouverais cette branche manquante de ma famille vietnamienne. Ayant participé à des groupes d’auteurs africains, je serais tout à fait disponible à en faire de même avec des auteurs afro-asiatiques. Puisse ce vœu être exhaussé !

 

 

 
 
 
 

Comment définiriez-vous aujourd’hui la culture afro-asiatique ?

 
 
 

Ces deux cultures ont des choses à partager, à offrir. Elles ont vécu les traumatismes de la colonisation qui sont un crime contre l’humanité. Qu’elles s’associent pour transformer ce passé douloureux en force culturelle démontrant ainsi leur capacité de résilience et cette volonté de faire savoir au monde entier ce qu’elles peuvent apporter à tous les niveaux : un savoir être, un savoir faire..

 

 

 
 
 
 
 

S’il y a un slogan que vous aimeriez voir affiché un peu partout pour promouvoir la culture afro-asiatique, ce serait

 

lequel ?

 
 
 

A COMME AFRIQUE

 

A COMME ASIE

 

A COMME ALLIES

 

Que ces deux continents riches de leurs cultures (littéraire, culinaire, artistique, architectural…) se marient pour devenir des entités culturelles prépondérantes et mieux connues.

 

Merci infiniment d’avoir pris le temps de nous répondre.