Rencontre avec Assia Gibirila, auteur de " Mission soleil "

27/03/2013 00:00

 

Rencontre avec Assia Gibirila, auteur de " Mission soleil "

Assia_Gibirila_Edilivre

Pouvez-vous introduire votre ouvrage en quelques mots ?
C’est un roman qui se déroule dans un climat de guerre. Les guerres où qu’elles se passent sont destructrices et se ressemblent toutes. Elles ont ce côté intemporel car les guerres d’hier et d’aujourd’hui mettent, hélas, en exergue la bêtise humaine, ce besoin de détruire l’autre si ses idées sont différentes.

Pouvez-vous présenter le personnage central ?
C’est une jeune femme qui peut être vous, moi… finalement qu’importe au départ, mais c’est surtout ce qu’elle devient et sa prise de conscience : elle ne peut rester sans réagir. Il faut préserver son village jusque là protégé de l’ignominie humaine. Elle en connaît le prix et les sacrifices car elle pense que l’engagement passe au-dessus de tout.

Votre récit est-il autobiographique ?
Lorsque l’on écrit, tout écrivain met dans ses lignes un peu de son âme, de ses tripes et de son vécu. Je suis Afro-Asiatique et j’ai découvert l’Afrique à l’âge de onze ans. L’Afrique a toujours été un continent en mouvance, et cette mouvance induit des changements, des traumatismes tels que peuvent être les coups d’états. J’en ai vécu un. On ne peut rester sans scarification après un tel ébranlement.
Mission soleil est donc empreint de cette période de ma vie mais pas que. Il suffit d’allumer la télévision, la radio, de lire les journaux… La guerre est finalement partout, insidieuse… J’entends dire parfois avec tristesse, « Mais ce n’est pas chez nous ! » ? peut-être…qui nous dit que nous sommes réellement «  préservés » compte tenu du contexte politico-social ou économique d’aujourd’hui. Ceux qui tirent les ficelles politiques ne s’embarrassent d’aucun sacrifice humain au profit de ce qui a toujours était le nerf de la guerre : l’argent.

La jeune femme , héroïne , du récit est-ce un peu de vous ?
Je me suis glissée, par moment, dans sa peau et dans son cœur. Ses angoisses et terreurs ont pu être les miennes. C’est cette ou ses transpositions qui ont accompagné le cheminement de ma pensée et teinté les mots de cette émotion que je pense  être la plus réaliste possible. J’aime que chaque lecteur, avec des mots d’une grande simplicité puissent ressentir tous ces (ou ses) sentiments, parfois contradictoires ou controversés.

Pourquoi avez-vous choisi le thème de l’engagement politique ?
Je ne sais si il faut parler d’engagement politique ? Je n’appartiens à aucun parti  ni à aucune association de quelque bord que ce soit, mais ne suis pas pour autant apolitique. Je suis simplement profondément humaniste  et n’ai de cesse de penser que l’homme n’est pas simplement « un loup pour l’homme »… ce qui m’intrigue c’est que l’histoire et tous les faits qui la parsème, semblent parfois me faire penser le contraire. Il n’empêche, ma contribution aussi modeste soit-elle, est de dire avec humilité qu’il faudrait peut-être arrêter de vouloir effacer l ‘autre, et penser à ce que nous pourrions transmettre à nos enfants. Liberté- Egalité-Fraternité, où êtes vous ?

Est-ce qu’une cause vous tient particulièrement à cœur ?
J’ai un parcours professionnel riche et varié. Toutes les professions m’ont apportée quelque chose, en même temps il y avait un constat commun : comment fonctionnent les relations humaines ? A quel prix ? Et cela quelque soit l’importance du groupe humain dans lequel on évolue. Au travers de l’autre, je me questionne sur ce que je suis. Je suis une humaniste, essaie de l’être dans ma profession, je suis assistante sociale, mais garde en tête , dans mon esprit la notion de déontologie, d’équité et de logique d’intervention. Je suis touchée par la cause des plus  faibles, mais surtout par celle des femmes : car porteuse de l’humanité. Au travers de ce qu’elles sont on atteint également les enfants. C’est finalement le fil conducteur de tous mes romans mais surtout de mon dernier roman Elles.

Mission soleil est un titre porteur d’espoir, pourquoi l’avez-vous choisi ?
Ces deux mots sont pour moi en équilibre par leur forme de contradiction. Mission suggère le danger, la fin peut-être, l’ombre, le côté caché nécessaire. Soleil, le grand jour, la réussite, la gaîté, la réussite, un peu comme les cartes de Tarot. Vous avez bien compris je voulais un titre porteur d’espoir qui montre le côté néfaste de l’être humain, mais aussi sa possibilité d’être bon, engagé et qui essaie de rétablir ce que lui ou un autre à créer.

Un dernier mot pour vos lecteurs ?
Ce livre par la simplicité de son écrit peut être lu par tout le monde. J’y ai greffé des éléments historiques identifiables afin de donner plus de véracité à mon roman. Je le souhaite porteur d’espoir, de solidarité et de réflexions. Merci, donc à vous lecteurs de continuer à le faire vivre.